Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donner le Milanais au second fils du roi. Charles-Quint obtint la permission de traverser ta France pour aller châtier les Gantois révoltés. Mais quand il eut comprimé cette révolte, il refusa d’exécuter sa promesse.

273. dernière guerre — mort du roi. — Cette perfidie, jointe à l’assassinat de deux ambassadeurs envoyés par le roi à Venise et à Constantinople, ralluma la guerre. Les hostilités eurent lieu dans le Luxembourg et le Roussillon contre les Impériaux, et en Picardie contre dix mille Anglais que Henri VIII y avait débarqués. Paris était menacé ; mais les ennemis n’agirent pas de concert, et bientôt la victoire remportée par le comte d’Enghien à Cérisoles en Piémont, termina la guerre. Charles-Quint signa la paix le premier à Crespy en Laonnais(1544). Le traité d’Ardres avec Henri VIII ne fut conclu que deux ans après. François Ier abandonna ses prétentions sur Naples, Charles-Quint les siennes sur la Bourgogne. Henri VIII conserva Boulogne-sur-mer ; mais la France se réservait le droit de racheter cette ville moyennant deux millions d’écus d’or. François Ier survécut à peine un an à la conclusion de la paix ; il mourut au mois de mars 1547, à l’âge de 53 ans, trois mois après Henri VIII, et eut pour successeur son fils Henri II

274. Massacre des Vaudois, 1545. — Les dernières années de François Ier furent troublées au dedans par des discordes religieuses qui aboutirent à un saillant massacre. Au milieu des Alpes qui séparent le Dauphiné du Piémont, vivait une population de plusieurs milliers d’hommes qui avaient adopté les erreurs de Manès, hérésiarque du IIIe siècle de l’ère chrétienne. Un marchand de Lyon, nommé Pierre Vaud ou Valdo les avait renouvelées au XIIe siècle et répandues dans tout le Midi ; de là le nom de Vaudoix. À l’époque où les opinions de Calvin se répandirent de Genève en France, les disciples imaginèrent de s’allier aux Vaudois, afin de représenter leurs croyances comme remontant à une très-haute antiquité. À la requête du parlement d’Aix, François Ier autorisa des poursuites contre ces hérétiques, dont les doctrines menaçaient la société même. Le baron d’Oppède, président du Parlement, se chargea d’exécuter la sentence qu’il avait prononcée, et il le fit avec une rigueur inouïe. Les villages de Cabrières et de Mérindol, principaux asiles des Vaudois, furent incendiés. Près de trente bourgades furent