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(1562) leur accorda la liberté de conscience, et même la liberté de culte dans les campagnes, en la présence des officiers royaux.

292. massacre de vassy, 1562. — Cette mesure excita l’indignation des catholiques, et le Parlement de Paris ne l’enregistra qu’avec peine. Le duc de Gnise, appelé par eux ; profita du mécontentement général, pour tenter de reconquérir le pouvoir qu’il avait perdu. Il se mit en marche vers Paris ; comme il passait par la petite ville de Vassy (Haute-Marne), en Champagne, des protestants réunis dans une grange pour assister au prêche se prirent de querelle avec les gens de sa suite. Des disputes on en vint aux coups ; des pierres furent lancées ; le duc lui-même fut atteint. À la vue de son sang, ceux qui l’entouraient tombèrent sur les protestants et en tuèrent soixante. « Le massacre de Vassy, dit un contemporain, fut le premier son de la trompette guerrière qui, dans toute La France, appelait les séditieux à prendre les armes, » Trente-six années de dissensions civiles furent la conséquence de cet événement (1562-1598).

293. Intervention des étranger. — Dès les premières hostilités, catholiques et protestants abjurant tout sentiment de patriotisme, recherchèrent l’alliance de quelque puissance étrangère. Les Guises se liguèrent avec Philippe II, roi d’Espagne, qui voulait assurer le triomphe du catholicisme, et qui se flattait en même temps d’asservir la France à la faveur des troubles intérieurs. Les protestants et Condé s’allièrent, de leur côté, avec la reine d’Angleterre Elisabeth, dont ils achetèrent l’appui en lui livrant le Hàvre et en lui promettant la restitution de Calais ; ils appelèrent en même temps d’Allemagne un corps de cavalerie mercenaire ou réitres, dont la férocité rendit ces guerres civiles encore plus affreuses.

294. première guerre civile, 1563 — paix d’amboise. — On compte ordinairement huit guerres civiles, La première fut marquée par la prise de la ville de Rouen, au siège de laquelle le roi de Navarre fut tué, par la défaite des protestants à Dreux, et par le meurtre du duc de Guise, Le prince lorrain, devenu lieutenant général, du royaume, tenait à s’emparer d’Orléans, dont la