Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/159

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position centrale commandait tout le midi de la France et qui était on des boulevards du calvinisme. Déjà il s’était rendu maître d’un des faubourgs, lorsqu’il fut traîtreusement assassiné par un gentilhomme protestant, nommé Poltrot de Méré, qui prétendit avoir commis ce crime à l’instigation de l’amiral Coligny. Cette accusation n’a jamais été prouvée, et l’on ne saurait l’admettre sans preuves ; mais il est impossible d’excuser la joie indécente que l’amiral et ceux de son parti firent paraître à la nouvelle de ce meurtre. L’exemple de l’assassinat était donné. Désormais les guerres de religion furent signalées par d’affreuses représailles : du coté des catholiques, Montluc, lieutenant général de la Guienne, surnommé le Boucher ; du côté des protestants, le baron des Adrels, gouverneur du Dauphiné, effrayèrent la France par leurs cruautés, la mort du duc de Guise était un échec pour les catholiques ; néanmoins, l’ambitieuse Catherine de Médicis n’eut pas honte de s’en réjouir, parce qu’elle redoutait déjà l’ascendant que les talents et les services du duc devaient lui assurer, et elle se hâta de signer la paix d’Amboise, qui accordait aux protestants la liberté du culte dans certaines villes désignées. Ainsi fui terminée la première guerre de religion.

295. majorité du roi. conférence de bayonne. — Les Français des deux camps, comme pour expier leurs discordes civiles, allèrent reprendre le Havre aux Anglais. Anrès cette courte et brillante expédition, le jeune roi fut déclaré majeur, conformément à l’ordonnance de Charles V, et il entreprit avec sa mère un voyage dans le midi de la France. Plusieurs forteresses protestantes furent démolies. À Bayonne, Catherine de Médicis eut une entrevue avec le duc d’Albe, ministre de Philippe II. Que se passa-t-il dans ces conférences ? On l’ignore ; mais il parait difficile d’admettre qu’ils aient arrêté, comme on l’a dit, diverses mesures propres à assurer la ruine des protestants, entre autres le massacre de la Saint-Barthélémy.

296. deuxième guerre civile ; paix de longjumeau, 1567. — Les huguenots, effrayés par les projets qu’il pré-