Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vrai et impartial, que si le principe de la Ligue était honorable et sain, les vues de tous ceux qui en firent partie ne furent pas également désintéressées et loyales ; ainsi l’ont peut reprocher au duc de Guise et au roi d’Espagne d’avoir fait souvent des Ligueurs les instruments de leur ambition personnelle. Philippe II espérait s’enrichir des dépouilles de la France à la faveur de la guerre civile, et peut être assurer la couronne de France à un membre de sa famille. Les Guises, ou plutôt Henri le Balafré aspirait à remplacer les Valois sur le trône. Depuis la mort de François Ier, les princes lorrains avaient fait circuler dans la nation Une genéalogie qui les rattachait au dernier roi carlovingien : il était bien-temps, disaient leurs émissaires, de les rétablir dans les droits de leur naissance, et de substituer à une race d’usurpateurs, protecteurs d’une détestable hérésie, une famille antique, renommée pour sa bravoure et surtout pour sa piété.

307. henri iii se déclare chef de la ligue. — Le nom du chef de la Ligue, qui en réalité n’était autre que le duc de Guise, ayant été laissé en blanc, le roi crut faire un acte d’habile politique et déconcerter les projets de ses ennemis en se proclamant lui-même chef de l’association aux États-Généraux qui s’assemblèrent à Blois, en vertu du traité de Loches. Mais le Balafré n’en conserva pas moins toute son influence.

308. sixième et septième guerre, 1577 et 1580. — Pendant que la Ligue faisait de rapides progrès dans les provinces et dans Paris, elle essayait aussi de mesurer ses forces avec celles des protestants, Deux guerres civiles, suivies chacune d’un traité, qui ne fit que renouveler les conditions de la paix de Loches se succédèrent en peu de temps. Les hostilités devinrent plus sérieuses en 1584, après la mort du duc d’Alençon, qui depuis 1576 avais pris ie titre de duc Anjou. Ce prince n’avait pas d’enfant, et le roi ne paraissait pas non plus devoir laisser de postérité. La couronne revenait donc de droit à Henri de Bourbon, roi de Navarre, qui : descendait en ligne directe de Robert de Clermont, quatrième fils de saint Louis, et se trouvait, quoique parent de Henri III au 22e degré seulement, le plus proche héritier du trône.