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309. le roi de la ligue. — les seize. — Les constitutions du royaume éloignaient du trône un prince hérétique. Toute la France catholique redoutait l’avènement de Henri de Navarre. Le duc de Guise mit à profil cette disposition des esprits ; il fit monter en chaire tous les prédicateurs, pour tonner contre le Béarnais, et resserra son alliance avec le roi d’Espagne, sauf à le combattre ensuite pour avoir seul les dépouilles de Henri III. En attendant l’élection d’un roi sérieux, un manifeste de la Ligue, publié à Joinville (1585), reconnut pour héritier légitime et pour chef de l’association le vieux cardinal de Bourbon, oncle du roi de Navarre. En même temps, la Ligue s’organisait plus fortement dans Paris. Les chefs des seize quartiers de la ville lui étaient dévoués et formaient le fameux conseil des Seize. Par ce conseil, le duc de Guise dirigeait l’association entière, tandis que des processions nombreuses entretenaient l’ardeur et l’enthousiasme de la multitude, el que les prédications des curés excitaient le zèle des indifférents.

310. huitième guerre, 1586-1598. — journée des barricades. — Le roi de Navarre, excommunié par le pape Sixte V, fit afficher au Vatican une protestation contre cet anathème, et se décida à prendre les armes. Ainsi éclata la huitième et dernière guerre civile, dite la guerre des trois Henri, à cause des trois chefs : Henri III, Henri de Guise, et Henri de Navarre. Pour la première fois, la fortune se déclara dans une bataille générale en faveur des protestants commandés par le Béarnais ; ils vainquirent, près de Coutras en Périgord, l’armée royale, que commandait Joyeuse, l’un des mignons du roi. La défaite de Coutras d’une part, de l’autre la victoire que le duc de Guise remporta sur un corps de reitres allemands venus au secours des huguenots, rendirent la situation de Henri III plus difficile. Effrayé de la popularité qui entourait le prince lorrain, et sachant que ce prince avait pour lui le conseil des Seize, il lui défendit d’entrer dans Paris ; mais Guise ne tint pas compte de cet ordre. Henri III appela alors, pour se défendre, un