règne est remarquable par les réformes et les améliorations administratives que ce grand roi, aidé de Sully, son ministre et son ami, réalisa dans le royaume.
Après avoir mené à bonne fin l’expulsion des étrangers et la pacification religieuse, Henri IV s’occupa exclusivement d’accroître la prospérité intérieure. Sully chercha d’abord à améliorer la condition des paysans ; c’était le désir de son maître que chacun d’eux eût la poule au pot tous les dimanches, il commença par réprimer les abus qui existaient avant lui dans l’administration des finances ; il réduisit et régularisa les impôts, favorisa surtout la labourage et le pâturage, qui étaient, disait-il, les deux mamelles dont la France est alimentée, les vraies mines du Pérou. Le commerce et l’industrie n’avaient pas à ses yeux une aussi grande importance pour le bonheur de la nation. Il voulait bannir le luxe et toutes ces babioles qui en sont la conséquence ; Henri IV pensa autrement. Par des traités avec les autres puissances, il favorisa le commerce extérieur, et il envoya deux colonies en Amérique, au Canada et dans la Guyane, pendant qu’il introduisait en France l’industrie de la soie, la fabrication des étoffes d’or et d’argent, des tapisseries de haute lisse en laine et en soie rehaussée d’or, et qu’il créait des manufactures de glaces, de faïence et de verrerie. Il contribua au développement de la navigation intérieure en creusant le beau canal de Briare, qui unit la Loire à la Seine ; il fit réparer les grandes routes, qui furent plantées d’arbres ; il forma la place Royale à Paris, continua le Louvre, acheva le pont Neuf, qui avait été commencé sous Henri III par Catherine de Médicis, et sur le terre-plein duquel on voit aujourd’hui sa statue équestre ; en un mot, il agrandit, embellit et transforma tellement la capitale, que, quelques années plus tard, l’ambassadeur du roi d’Espagne Philippe III ne la reconnaissait plus. Il agrandit le château de Saint-Germain, et fit construire celui de la Flèche, école militaire pour la jeune noblesse, ainsi que des hospices militaires et des arsenaux. Et cependant, Sully trouva le moyen de payer encore 100 millions de dettes et d’acheter pour plus de 150 millions de domaines.
321. démêlés avec la savoie. — complots et attentats. — Ces utiles travaux furent interrompus par une courte guerre avec le duc de Savoie, guerre qui tourna à l’avantage de la France, et lui donna (1601) la Bresse,