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formes ; baïonnette, etc. — L’organisation militaire eut sa part dans les réformes, et c’est à Louvois qu’en revient l’honneur. Ce ministre était, suivant l’expression d’un contemporain, le plus brutal et le plus grand des commis. Il conserva le recrutement de l’armée par des enrôlements volontaires moyennant une solde et certains avantages ; mais il en fit l’objet de sa surveillance particulière. Il créa des corps nouveau (grenadiers, bombardiers, hussards). Les garnison n’avaient pas de casernes ; il en fit construire partout. Il multiplia les hôpitaux, créa l’administration militaire, établit l’uniformité du costume, institua la marche au pas, fortifia la discipline, débarrassa l’infanterie et la cavalerie de la pesante armure du moyen âge, et leur donna cette arme de la baïonnette, Inventée à Bayonne, et devenue si terrible entre les mains da soldat français.

Des écoles militaires furent fondées à Metz, à Strasbourg et à Douai, pour former de jeunes officiers et des artilleurs. Un ordre meilleur et plus régulier d’avancement fut établi d’après l’ancienneté et le mérite. De savants ingénieurs, habiles dans l’art des siéges, secondèrent la bravoure des troupes ; le plus célèbre d’entre eux, Vauban, fortifia toutes nos villes du nord et de l’est. Enfin, pour récompenser la valeur militaire, Louis XIV créa (1693) l’ordre de Saint-Louis, qui eut le roi pour chef. La noblesse, qui était seule admissible aux grades dans l’armée, pouvait seule aussi recevoir cette récompense ; le soldat avait pour perspective une penaion de retraite et son entrée aux Invalides.

370. Siècle de Louis XIV. — Richelieu avait établi l’Académie française ; Louis XIV compléta la pensée de ce grand ministre en fondant l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1663), l’Académie des sciences (1666), celle de peinture et de sculpture (1667), celle d’architecture (1671) ; en un mot, il a mérité, par la protection signalée qu’il accorda aux sciences, aux lettres et aux arts, que son règne soit désigné dans l’histoire par un nom particulier : le siècle de Louis XIV. Car ce siècle a été, comme celui de Périclès, comme celui d’Auguste, comme celui de Léon X et de François Ier, une de ces époques privilégiées que la Providence fait éclore à de rares intervalles pour l’honneur de l’humanité. Grâce aux nobles encouragements, qu’il sut toujours distribuer avec justice et à propos, « Louis XIV, dit le cardinal Maury ; eut à la tête de ses armées Turenne, Condé, Luxembourg,