Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/219

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nommé contrôleur général des finances, se proposa de remplacer les impôts existants par un impôt territorial qui pèserait sur la noblesse et le clergé aussi bien que sur la bourgeoisie ; de supprimer les corvées et les droits seigneuriaux ; d’établir la liberté de conscience, l’égalité des droits, l’unité de législation, etc. Il crut rendre ses réformes plus sûres et plus faciles en rappelant les magistrats exilés par Maupeou et en reconstituant le parlement de Paris. Il trouva dans ce corps une vive opposition à ses projets, et bientôt il fut sacrifié avec son ami Malesherbes aux intrigues de la cour et aux clameurs intéressées des classes privilégiées.

387. necker, 1776. — Le premier ministre, Maurepas, courtisan octogénaire, qui s’était séparé de ses deux collègues pour ne pas tomber avec eux, ne tarda pas à appeler au conseil un banquier protestant de Genève, Necker, qui joignait à une grande habileté financière une réputation incontestable de probité. Le nouveau contrôleur général prétendit ramener l’ordre dans les finances par de simples opérations de banque et surtout par des emprunts, au lieu de détruire, comme le voulait Turgot, les anciens privilèges. Un moment, il parvint à ranimer là confiance et le crédit ; mais le déficit ne se comblait pas, et, après avoir publié inutilement un fastueux compte-rendu de ses opérations, il fut obligé de se démettre de ses fonctions en 1781.

388. guerre de l’indépendance américaine, 1776-1783. — Necker avait du moins fourni à la France les moyens de prendre une part glorieuse à la guerre de l’indépendance américaine. Les colonies anglaises de l’Amérique ayant secoué le joug de la métropole en 1776, et s’etant formées en republique fédérative sous le nom d’États-Unis, avaient envoyé Benjamin Franklin à la cour de Versailles pour implorer les secours de la France. Les marquis de Rochambeau et de La Fayette, et une foule de jeunes officiers français allèrent mettre leur épée au service des insurgés, qui avaient pris pour