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maréchal Bernadotte, celle de Bénévent à Talleyrand ; créa des duchés pour ses généraux dans les provinces et les villes d’Italie et d’Illyrie, substitua à l’ancienne organisation politique de l’Allemagne la Confédération du Rhin, dont il se déclara le protecteur, et força François II à changer son titre d’empereur d’Allemagne contre celui d’empereur héréditaire d’Autriche. Au dedans, il abolit le Tribunat, devenu un rouage inutile, remit en vigueur le calendrier Grégorien, rendu le Panthéon au culte, et rétablit les sépultures royales dans la basilique de Saint-Denis.

404. Batailles d’Iéna, d’Eylau, de Friedland. Blocus continental. — Une quatrième coalition, formée entre la Prusse, la Suède, la Russie et l’Angleterre, ralluma la guerre. Les Prussiens furent écrasés à la bataille d’Iéna (14 octobre 1806), les Russes aux journées d’Eylau et de Friedland (8 février et 14 juin 1897), et Napoléon dicta la paix de Tilsitt (7 et 9 juillet). Il enleva à la Prusse ses provinces entre l’Elbe et le Rhin, et ses provinces polonaises ; des premières, il forma le royaume de Westphalie, pour Jérôme Bonaparte, la plus jeune de ses frères ; il donna les autres, sous le nom de grand-duché de Varsovie, à son allié l’électeur de Saxe, qu’il fit roi. Le czar de Russie, Alexandre, et le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III, s’engagèrent en outre à fermer leurs ports aux marchandises et denrées anglaises, et adhérèrent ainsi au blocus continental, que l’Empereur avait décrété à Berlin le 21 novembre 1806, pour ruiner le commerce de l’Angleterre.

405. Guerre de Portugal et d’Espagne. — Le Portugal était le seul pays du continent qui restât encore soumis à l’influence des Anglais. Napoléon le fit envahir par Junot en novembre 1807, et décida que la maison de Bragance avait cessé de régner. Mais il lui fallait être maître de toute la Péninsule. Profitant des dissensions survenues entre le roi d’Espagne Charles IV et son fils Ferdinand, prince des Asturies, il les appela tous deux a Bayonne pour régler leur différend, relégua le fils au château de Valencay, fit signer au père un acte d’abdication, et donna l’Espagne à son frère Joseph, qu’il remplaça par Murat sur le trône de Naples. La nation espagnole ne voulut pas souscrire à ce changement ; elle se souleva contre la domination française. La guerre d’Espagne fut marquée pour la France par de brillants succès et de cruels revers ; l’événement le plus mémorable fut le