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légitimes. Le traité de Paris, qui avait mis fin à la guerre (30 mai 1814), en faisant rentrer la France dans ses limites de 1792, avait d’ailleurs blessé l’orgueil national.

412. Retour de l’île d’Elbe ; les Cent-Jours ; bataille de Waterloo, 1815. — Seconde Restauration. — Napoléon, instruit de la situation des esprits, quitta l’île d’Elbe avec les quatre cents hommes de sa garde et environ mille autres compagnons, débarqua le 1er mars 1815 à Cannes, près d’Antibes, et entra, vingt jours après, à Paris, sans avoir tiré un coup de fusil ; Louis XVIII en était sorti la nuit précédente, et s’était réfugié à Gand. L’Empire ainsi rétabli ne dura que cent jours. Les puissances étrangères effrayées se liguèrent de nouveau contre la France, et Napoléon, vaincu à Waterloo (18 juin) malgré les efforts de Cambronne et de la vieille garde, se livra lui-même aux Anglais. Il écrivit au prince régent de la Grande-Bretagne : « En butte aux factions qui divisent mon pays et à l’inimitié des grandes puissances de l’Europe, j’ai terminé ma carrière politique, et je viens, comme Thémistocle, m’asseoir au foyer du peuple britannique ; je me mets sous la protection de ses lois. » Le gouvernement anglais donna une prison à celui qui réclamait l’hospitalité ; Napoléon fut conduit à l’île Sainte-Hélène, au milieu de l’océan Atlantique, et il est mort sur ce triste rocher le 5 mai 1821. Aujourd’hui du moins la honte de cette conduite est en partie effacée ; les restes mortels du grand homme ont été rendus à la France : ils reposent depuis le 15 décembre 1840, dans l’église de l’hôtel des Invalides, sur ces rives de la Seine où l’empereur mourant avait exprimé le vœu d’être enseveli. Une seconde restauration des Bourbons fut la conséquence de la bataille de Waterloo. La France dut rentrer dans ses frontières de 1790 démolir les fortifications d’Huningue, payer une contribution de guerre de 700 millions, et entretenir pendant trois ans au moins et cinq ans au plus cent cinquante mille hommes de garnisons étrangères dans les principales places de sa frontière du nord. Telles furent pour la France les stipulations des traités de 1815.

Nous arrêtons ici notre récit. Il nous suffit d’ajouter qu’après les règnes de Louis XVIII (1814-1824) et de Charles X (1824-1830), Louis-Philippe d’Orléans, chef de la branche cadette des Bourbons, appelé au trône le 7 août 1830, en fut renversé le 24 février 1848. Le gouvernement provisoire, qui