Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’évêque ajoutait, en parlant au peuple, ; « Sachez tous que dorénavant, vous devez les traiter, non en chrétiens, mais en païens. Quiconque aura communiqué avec l’un d’entre eux, aura bu, mangé, conversé ou prié avec lui, ou l’aura reçu dans sa maison, à moins que ce ne soit pour l’exhorter à se repentir, sera excommunié comme lui. »

50. Principaux évêques. — Parmi les évêques les plus célèbres de cette époque, il faut citer saint Grégoire, évêque de Tours, qui a écrit l’histoire de son temps ; saint Germain, évêque d Auxerre, saint Prétextat et saint Didier, qui firent de vains efforts pour ramener Brunchant et Frédégonde à de meilleurs sentiments ; beaucoup d’autres encore, qui firent souvent entendre la parole de Dieu au milieu des crimes des hommes.

51. Couvents, ordres monastiques. — Nous devons mentionner aussi, comme un fait digne de remarque, le développement régulier des ordres monastiques en Occident, depuis le commencement du vie siècle. Ce fut dans les nombreux couvents fondés alors que se formèrent ces moines dont l’influence fut si grande par la suite.

52. Restes de superstition. — Malgré les efforts du clergé, la superstition était restée dans les esprits, et la barbarie dans les mœurs. Les devins et les présages étaient consultés chaque jour avec une aveugle crédulité, et l’on vit encore en 539 les Ostrasiens faire des sacrifices humains pour obtenir la victoire.

53. Littérature. — Le désordre et l’anarchie, qui furent les conséquences des invasions et des guerres civiles, avaient anéanti toute culture de l’esprit. Le clergé seul conserva quelques débris de la civilisation romaine, et les travaux intellectuels furent continués, soit au sein des écoles épiscopales, fondées par les évêques dans leurs diocèses pour ceux qui se destinaient aux ordres, soit au sein des écoles monastiques établies dans l’intérieur même des couvents pour l’instruction des moines. Mais la théologie était la seule science dont on s’occupât. La littérature chrétienne, produisit alors de nombreux monuments, lettres, sermons, traités, poëmes religieux, légendes ou vies des saints. L’histoire fut de même écrite par les moines et les évêques ; l’Histoire ecclésiastique des Francs ; par Grégoire, évêque de Tours, est le plus remarquable des ouvrages de cette époque. On, peut citer aussi les poësies d’Avitus, évêque de Vienne, et celle de Fortunat, évêque de Poitiers.