Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

principe posé pour la première fois en 1316, les femme ne sont pas aptes à occuper le trône en France.

48. Progrès du christianisme ; autorité des évêques. — La religion chrétienne avait trouvé parmi les rois Francs de fidèles disciples. Presque tous s’empressèrent de construire de nombreuses églises. Les plus anciennes sont celles de Saint-Denis et de Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Les évêques, respectés et consultés sans cesse, acquirent une sorte de pouvoir politique, outre l’influence que leur assurait leur caractère religieux. Ils luttèrent sans cesse contre l’abus de la force brutale qui était le grand vice de la société barbare ; ils cherchèrent à inspirer aux puissants un esprit de douceur et de justice dans leurs relations avec les faibles, à entretenir dans les faibles l’espoir d’un avenir meilleur. Au milieu de l’anarchie et du désordre que la conquête avait engendrés, ce fut un immense bienfait que ces tendances morales, ces sentiments d’équité et de modération que l’Église fit prévaloir peu à peu dans la société. Elle avait d’ailleurs contre les rois ou les sujets qui violaient la loi divine ou humaine l’arme terrible de l’excommunication, et lorsqu’elle avait épuisé les voies de là douceur et les avertissements, elle n’hésitait plus à frapper ceux qui persévéraient dans le mal.

49. Excommunication. — Au milieu d’une église, au son des cloches, l’évêque, revêtu de ses ornements pontificaux, debout et ayant autour de lui douze prêtres dont chacun tenait à la main une torche de cire allumée, récitait en latin les paroles suivantes : « D’après l’autorité des lois de l’Église, au nom du Père et du Fils, et par la vertu du Saint-Esprit, nous séparons les coupables du sein de notre sainte mère l’Église, comme persécuteurs des églises de Dieu, ravisseurs et homicides, et nous les condamnons par l’anathème d’une malédiction perpétuelle. Qu’ils soient maudits à la ville, maudits à la campagne. Que leurs biens soient maudits et que leurs corps soient maudits. Que les fruits de leurs terres soient maudits… Qu’ils soient anathèmes, c’est-à-dire que nul chrétien ne leur dise salut. Que nul prêtre ne célèbre pour eux la messe, et ne leur donne la sainte communion… Et, à moins qu’ils ne reviennent à l’église par amende et pénitence, que leur lumière s’éteigne comme vont s’éteindre ces flambeaux… » Et alors tous les prêtres jetaient leurs torches par terre et les éteignaient en marchant dessus.