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qui suivirent le couronnement de Charlemagne furent employées à continuer son œuvre, à compléter la soumission de tous les peuples situés sur les frontières de l’empire ; et qui pouvaient le troubler par de nouvelles invasions. Mais l empereur ne parut plus à la tête de ses armées ; ce fut par ses fils et ses lieutenants qu’il vainquit les Danois établis dans le Jutland, soumis au tribut les Slaves qui habitaient entre l’Elbe et l’Oder, et fit sur les Sarrasins la conquête momentanée de la Corse, de la Sardaigne et des îles Baléares.

65. Relations étrangères. — Cette seconde partie du règne de Charlemagne fut marquée aussi par des relations avec les principaux souverains de son temps. On a prétendu, non sans quelque raison, que le pape avait eu la pensée d’unir les deux empires d’Orient et d’Occident par un mariage entre l’empereur franc et l’impératrice grecque Irène. Il est certain que des négociations eurent lieu entre la cour de Constantinople et celle d’Aix-la-Chapelle, et que le bruit d’une alliance avec les Francs occasionna une révolution de palais, à la suite de laquelle Irène fut déposée.

Des relations plus faciles et plus amicales s’établirent entre Charlemagne et le khalife abbasside Haroun-al-Raschid, qui régnait à Bagdad. Une première ambassade musulmane vint offrir à Charlemagne les clefs du Saint-Sépulcre et la souveraineté des Lieux saints. Dans une seconde, le khalife déploya toute la magnificence de l’Orient : il envoya en présent à l’empereur des candélabres d’or, des tentes de soie, des parfums, un éléphant, animal inconnu alors des Occidentaux, un lion, des singes du Bengale, et ce qui excita surtout l’admiration, une horloge à roues d’un travail merveilleux, témoignage irrécusable de la supériorité des Arabes dans les arts.

66. premiers ravages des northmans. — Vers la fin de sa vie, Charlemagne eut la douleur de voir les côtes de son empire insultées par des pirates de la Scandinavie, qu’on désigne sous le nom de Northmans ou hommes du nord. On raconte qu’à l’aspect de leurs barques légères, il ne put retenir ses larmes, et que, s’adressant aux seigneurs qui l’entouraient : « Savez-vous, mes fidèles, leur dit-il, pourquoi je pleure ? je m’af-