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magne réglait chaque année la circonscription dans laquelle ils devaient exercer leur contrôle et leur surveillance.

70. Grandes assemblées. Capitulaire — Il y avait par an deux assemblées de la nation. Celle qui se réunissait en automne était composée seulement des évêques, des abbés et des chefs des guerriers. Celle qui avait lieu au printemps comprenait en outre les hommes libres ou simples guerriers. C’était à la première que l’empereur proposait les lois qu’il avait préparées. On les discutait dans l’assemblée générale de mars ou de mai, qui était appelée pour cette raison Champ-de-Mars ou Champ-de-Mai. Celles qui étaient approuvées devenaient seules lois de l’empire sous le nom de Capitulaires.

71. Affaires de l’Église. — La législation religieuse du règne de Charlemagne est aussi contenue dans des capitulaires. Rédigées par les évêques qui formaient le conseil de l’empereur, ces lois étaient promulguées comme les lois civiles et rendues exécutoires dans l’empire. Charlemagne prit une part active aux affaires de l’Église, soit en provoquant de fréquentes réunions de conciles nationaux et provinciaux[1], soit en soumettant certaines affaires aux délibérations de ces assemblées[2]. Il prêta l’appui du pouvoir séculier aux décisions prises par les évêques, afin d’assurer ; en ce qui le concernait, l’observation des canons et de la discipline ecclésiastique, ainsi que la liberté des élections canoniques ; il s’associa à la poursuite des hérésies ; il protégea et enrichit les monastères ; en un mot, il porta son attention sur tout ce qui pouvait intéresser la puissance de l’Église et ajouter à l’éclat comma à l’influence de la religion.

72. Lettres et sciences. — Charlemagne, par ses guerres, avait mis la France, l’Italie et l’Allemagne à l’abri des invasions ; par ses lois et son gouvernement, il avait donné à son empire une organisation régulière. La gloire des lettres et des arts était le complément nécessaire de la grande œuvre de restauration entreprise par ce puissant génie. Il y avait alors autour de la France deux peuples dont la civilisation était fort développée : c’était au S., les Arabes, qui avait transfor-

  1. On compte plus de 33 conciles tenus sous son règne.
  2. Un concile tenu à Aix-la-Chapelle (803) adopta l’addition des mots Filioque à l’article du symbole qui ex Pate procédit. Cette addition, déjà reçu au 3e concile de Tolède en 589 et au concile de Fréjus en 794, a été consacrée par l’Église romaine en 1055 ; mais elle est rejetées par l’Église grecque.