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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/78

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viléges de commune, si le suzerain ne vendait pas volontiers ou s’il n’accordait pas de lui-même les droits qu’on réclamait. Pauvre, mal armée, souvent peu disciplinée, mais courageuse, patiente et passionnée pour la liberté, cette milice soutenait quelquefois de longues et sanglantes luttes, pour jouir après tout des avantages que nous assure aujourd’hui la simple police : la sûreté et le respect des propriétés la surveillance et le châtiment des malfaiteurs, le droit de s’armer pour les intérêts communs, de circuler librement dans les rues, de ne pas être emprisonné sans cause, ni condamné sans jugement.

138. Les rois favorisent les affranchissements. — Les révoltes communales furent sanglantes, surtout au nord, à Laon, à Reims, à Amiens et dans les Flandres, où la féodalité avait été constituée plus fortement que partout ailleurs. Au centre, la royauté avait de bonne heure accordé aux principales villes du domaine royal des privilèges qui prévinrent les révoltes. Au midi, beaucoup de villes avaient conservé presque intacts les restes du gouvernement municipal qu’y avaient institué les Romains. Les successeurs de Louis-le-Gros comprirent comme lui combien l’alliance des communes pouvait leur être utile ; non-seulement Ils en favorisèrent les progrés, mais ils s’appuyèrent sur la bourgeoisie qu’elles renfermaient pour combattre avec plis de succès les grands vassaux.

139. louis vii et éléonore d’aquitaine. — Les efforts de Louis-Ie Gros contre la féodalité et l’appui qu’il trouva dans les communes ne furent pas stériles pour l’affermissement du pouvoir royal. Son fils et successeur Louis-le-Jeune ne jugea pas nécessaire de se faire sacrer une seconde fois, comme ses prédécesseurs, pour légitimer son avènement au trône, et après lui Philippe-Auguste se dispensa même de faire couronner son fils de son vivant. Outre que le nouveau roi héritait d’une autorité mieux établie, il venait d’épouser une riche héritière, Eléonore d’Aquitaine, qui lui apportait en dot le Poitou, la Saintonge, l’Angoumois, le Périgord et l’Aquitaine, c’est-à-dire presque tout le pays compris entre la Loire et les Pyrénées : c’était un admirable accroissement du domaine royal ; mais il ne sut pas le conserver.

140. louis-le-jeune prend la croix. — saint bernard.