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En cercle, ils se rapprochèrent ; au-dessus des têtes, les mains balancèrent les cordes arrondies en nœuds coulants, calculèrent l’élan.

— Tous ensemble ! commande Goldophin, à voix basse. Un… deux… trois ! Allez !

Les cordes se déroulèrent et retombèrent autour du singe, l’enserrant de tous côtés. Il y eut une ruée ; il disparut sous une avalanche humaine et, des fenêtres, les spectateurs ne virent plus qu’une houle de bras et de têtes, un enchevêtrement de corps secoués, rejetés de droite et de gauche par les soubresauts de la bête.

Surpris par l’attaque, le gorille n’en avait pas moins résisté au choc et dégagé un de ses bras.

Au milieu du grillage béait un trou. La main du gorille fouilla sa poitrine, en tira les fleurs qu’il jeta aux pieds du fou.

Alors, cessant la résistance, la bête se laissa garroter et emmener.


XII

LA CONSULTATION DU PROFESSEUR


On ne pouvait trouver, sous la calotte des cieux, deux savants plus malheureux que le professeur Scapel et son sympathique élève, le docteur Clodomir. Depuis la disparition du gorille, leur dépit était quelque chose d’inimaginable. Ils n’étaient pas éloignés de croire que leur désir de les mystifier était la seule raison qui avait pousse l’étrange bête à s’enfuir.

Les journaux du lendemain et du surlendemain devaient leur apporter de nouveaux éléments de discussion.

Ils relataient la fuite du gorille et sa capture en précisant tous les incidents de cette extraordinaire odyssée.

Les deux savants les dévorèrent.