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Enfin, le camion s’ébranla, avec un grand fracas, emportant l’homme-singe, entouré de nuit.

Cette façon, de voyager dans les ténèbres, vers un but inconnu, caractérisait bien l’aventure dans laquelle il s’engageait. Mais, résolu à en accepter tous les aléas, pour la chance qu’elle lui offrait, Roland ne broncha pas.

Après un trajet assez long, le camion s’arrêta, et la manœuvre recommença pour amener la cage à terre. Elle fut ensuite traînée ; à l’inclinaison qu’elle prit, aux chocs suivis d’arrêts brusques qui lui firent infligés, le gorille devina qu’on descendait un escalier.

Quand la cage fut en place, la bâche enlevée, Roland se trouva dans une sorte de caveau, de dimensions fort restreintes. Les déménageurs se retirèrent, refermant sur eux une porte de fer, selon les indications d’un personnage invisible. L’homme-singe demeura seul au milieu des ténèbres.

Malgré son inébranlable résolution et en dépit du sang-froid qu’elle lui communiquait,