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avait également cet aspect abandonné des pièces dans lesquelles on entre rarement.

Le gorille et Godolphin retraversèrent le vestibule et pénétrèrent dans une des salles faisant face : cuisine inutilisée, devenue débarras, le désordre le plus complet y régnait.

Restait la quatrième pièce, la dernière, le pavillon se composant uniquement d’un rez de chaussée. Celle-là était fermée à clef. Mais d’un coup d’épaule, le gorille jeta bas la porte ; l’intérieur était vide. Décidément, le propriétaire avait quitté le pavillon. C’était vraisemblablement ce qu’avait escompté l’homme-singe pour se livrer en toute liberté, à la perquisition qu’il méditait, car il ne manifesta aucun désappointement.

Ses yeux fouillèrent la pièce, où Godolphin, rassuré pénétra derrière lui.

Si, dans les autres, aucun des objets s’y trouvant ne paraissait pouvoir éclairer la personnalité du faux Américain dans cette dernière, un cabinet de travail, Roland pouvait tenter des recherches, avec quelque espoir de voir sa curiosité satisfaite.

Ce ne devait pas être — pas plus que le reste de l’habitation — l’habituel logis d’Handkerson. Outre qu’elle était fort sommairement meublée d’un bureau et de quelques fauteuils, on n’y voyait point cet éparpillement d’objets, de livres et de papiers qui témoigne d’un labeur quotidien, sans cesse interrompu et sans cesse repris. Ce cabinet ne pouvait être qu’un local accessoire, peut-être retraite ignorée, en tout cas fort éloigné du centre d’occupation de son propriétaire. Sa destination devait être tant, de permettre à celui-ci de s’isoler à son gré que de conserver quelque dossiers secrets, de ceux qu’un homme d’affaire — ou même un particulier, pour peu qu’il puisse envisager ou craindre des indiscrétions aux conséquences désagréables — n’aime point à conserver chez lui.

Le bureau, meuble très simple, semblait seul s’offrir aux recherches, et ses cinq tiroirs, dont les serrures ne constituaient pas de sé-