Page:Magog - L'homme qui devint gorille, publié dans l'Écho d'Alger du 18 nov au 27 déc 1925.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Le mobile.

— Quel mobile… Ah ! j’y suis… celui qui guide l’homme… Roland Missandier… Eh bien ? Qu’est-ce ?

— Suicide.

— Hein ? fit le professeur, interloqué. Mais, vous n’y êtes pas, mon petit Silence ! Ce ne sera pas un suicide, puisqu’il en reviendra.

— Justement.

— Comment ?… Par mon scalpel, expliquez-vous, docteur Clodomir, s’écria le professeur.

Il devina dans l’obscurité l’index de Silence tendu vers lui.

— Survie… prononça le silencieux personnage

— Survie ?… Survie à quoi ?

— Au suicide… Disparition nécessaire… Dégoût… Embêtements… Et curiosité… désir d’assister… après…

Fatigué d’en avoir tant dit et satisfait d’avoir débrouillé une énigme, le docteur Clodomir se rejeta en arrière, contre les coussins, et ferma les yeux.

— Tiens ! mais ce n’est pas mal imaginé, cela ! s’écria le professeur Fringue ébahi. Oui, oui… Un monsieur désire s’évader de la vie, ou plutôt de sa personnalité… tout en restant là pour contempler le spectacle. Ç’est le moyen rêvé…Oui, peut-être !… Mais alors, docteur Silence, qui devient l’amour de la science dans cette histoire ?

Et, avec une parfaite mauvaise foi, il ajouta :

— Voici qui achève de tuer mes scrupules.