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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/180

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XIV

les rencontres d’almazan au crépuscule

Almazan eut beaucoup de peine à descendre la rue des Bourreliers. On s’y était battu. On se battait maintenant un peu partout dans Grenade.

Un homme qui le reconnut pour le médecin de l’Émir, lui cria presque sous le nez :

— Vive le roi Boabdil !

Car Aïxa la Horra, d’accord avec les Zegris, avait fait distribuer de grandes richesses dans le bas peuple pour que le bruit courût que seul Boabdil était capable de mener à bien la guerre contre les Espagnols.

À l’angle de la rue des parfumeurs des cavaliers de la garde marocaine passèrent. Ils tenaient leur lance par le milieu et ils distribuaient de grands coups avec le manche à ceux qui ne se garaient pas assez vite. Depuis longtemps leur brutalité les faisait haïr. Des cris de fureur éclatèrent derrière eux. Aux paroles qu’il entendait Almazan mesurait l’impopularité d’Abul Hacen.