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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/55

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IV

le sabbat chez aboulfedia

La maison d’Aboulfedia était située dans le faubourg de Triana, presque à l’extrémité d’une ruelle qui se perdait dans des terrains vagues. Elle était entourée d’une haute muraille blanche qui empêchait qu’on la distinguât de l’extérieur. Récemment, Aboulfedia avait fait refaire le portail d’entrée en bois d’une épaisseur énorme, comme s’il avait dû résister à un assaut.

Almazan fut surpris, après qu’il eut frappé à ce portail, de voir le gardien qui vint lui ouvrir, une lanterne à la main, ne manifester aucun étonnement de sa visite nocturne. Il ne lui demanda pas qui il était, il conduisit son cheval dans une écurie délabrée qui était sur la gauche entre quelques palmiers et, tenant sa lanterne levée, il le précéda dans une allée qui aboutissait à la maison.

Il sembla à Almazan que ce serviteur était borgne et fardé, et que son œil unique se fixait amicalement sur lui. Arrivé devant le perron et craignant d’être