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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/17

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Que d’hommes il y a que l’on ne connaîtra jamais ! On s’en va par les rues avec sa robe neuve, un petit chapeau qui vous va très bien, et l’on croise des quantités d’hommes qui ne regardent pas les femmes.

Il y a des timides qui préfèrent ne pas être en présence d’un désir ; il y a des orgueilleux qui craignent leur propre fureur s’ils apercevaient un sourire de dédain ; il y en a qui sont préoccupés par leurs affaires, d’autres que l’on sent accablés par leur vie de famille ; il y a des pauvres que leur pauvreté enveloppe comme d’une atmosphère.

On a beau relever un pli de sa lèvre, offrir la flamme de ses yeux, heurter même ces aveugles, ils continuent à vous ignorer.

Le soleil, sur les terrasses des cafés, fait étinceler