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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/30

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LA TENDRE CAMARADE

Mais ces secrets ne se transmettent pas. Il faut les avoir en soi. Égoïsme, cupidité, absence du goût de donner, voilà les caractéristiques de celui qui sait attirer les richesses. Et il faut y ajouter le labeur acharné, la patience et cette rare vertu de ne jamais renoncer.

Mais quelques-uns viennent avec le front ceint d’une couronne de chance. Et le flot jette de lui-même ses trésors à leurs pieds. Et d’autres sont enveloppés d’une buée mélancolique, et toute heureuse fortune s’écarte d’eux.

Le fleuve roule impitoyablement ses vagues et le rivage est plein de cris, d’appels et de rumeurs. Une petite femme est là, dans le grand tumulte des chercheurs d’or, elle ne connaît pas la loi secrète qui enrichit, elle se penche toujours où il ne faut pas, et ses mains ouvertes ne laissent couler que du sable.