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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/31

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Dans le miroir de la salle de bains, je me vois tout entière. Un rayon de soleil à travers les carreaux fait briller les gouttes sur mon corps, et l’on dirait que je suis couverte de perles.

J’ai dénoué mes cheveux sur mes épaules. J’en admire la souplesse et la longueur ; je caresse mes seins, qui sont droits et durs ; je palpe le grain de ma peau, et je trouve harmonieuse la ligne que dessine ma jambe.

Ô mon corps, avec lequel tant d’hommes ont pris leur plaisir, il me semble que tu es pur comme celui d’une vierge, et lorsque je te regarde ainsi sous un vêtement d’eau qui s’évapore et puis que je ferme les yeux, ma mémoire perd le souvenir de toutes les étreintes, oublie les formes, les odeurs et les cris, et je retrouve une âme innocente !