Page:Magu - Poésies, 1845.djvu/13

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dans la poésie dès le premier essai. Trop sévères envers eux, on ne se contentait pas de leur voir peindre et manifester leur vie populaire dans un langage extraordinairement pur, élevé et savant par rapport à leur éducation ; on les accusait de se traîner dans la route tracée par les poètes des autres classes, d’imiter leur manière, de se servir des mêmes formes. Ce reproche n’était ni généreux ni juste, bien qu’à certains égards il fût assez fondé. Il faudrait plus d’espace que nous n’en avons ici pour développer notre sentiment sur cette question, et pour prouver que, si le peuple n’a pu produire encore un génie entièrement neuf, ce n’est point qu’il manque virtuellement de la puissance de le produire. Nous prouverions que le milieu social où il vil lui refuse cette inspiration que n’ont pas encore eue et que n’auront pas de sitôt non plus les poètes du monde des riches. Mais ce n’est pas ici le lieu de soulever d’aussi chaudes ques-