Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une diminution précédente, dont les terreins plus élevés que la mer porteroient sans doute, ou renfermeroient en eux des marques sensibles. Cette idée l’engagea à examiner ces terreins avec plus d’attention qu’il n’avoit encore fait ; & il reconnut qu’en effet on ne trouvoit aucune différence entre les lieux éloignés de la mer & ceux qui en étoient voisins, ou qu’elle baignoit même encore ; qu’ils étoient d’un même aspect, & qu’on y rencontroit, comme dans ces derniers, des coquillages de mer colés & insérés à leur superficie. Vingt sortes de pétrifications qui n’avoient entr’elles aucune ressemblance, s’offroient à ses yeux. Il en voyoit de profondes & de superficielles, les unes d’une substance uniforme, d’autres de matières diverses ; des carrières de pierre de taille, dure & tendre, de plusieurs couleurs & de grain différent ; d’autres de cailloux, ou de pierres rapportées, blanches, noires, grisâtres, d’un assemblage souvent bisarre ; quelques-unes de marbre blanc, noir, de couleur d’agathe, rayé & non rayé.