Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/126

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Le principe d’une si grande variété dans les terreins, jointe aux lits divers en épaisseur & en substance, ainsi qu’en couleur, dont la plûpart de ces carrières étoient composées, embarrassoient étrangement sa raison. D’un côté si ce globe eût été créé en un instant dans l’état où nous le voyons, par la puissance d’une volonté aussi efficace qu’absolue, il lui paroissoit que sa substance solide eût été composée d’une seule matière, surtout qu’elle ne se trouveroit pas arrangée par lits posés les uns sur les autres avec justesse, même dans leur inégalité de substance & de couleur ; ce qui dénotoit une composition successive, justifiée d’ailleurs par tant de corps étrangers, même ayant eu vie, insérés dans la profondeur de ces lits. Mais s’il falloit recourir à une autre origine de nos terreins, quoiqu’au dehors & au dedans de ces sortes de pétrifications il remarquât des traces presque infaillibles du travail de la mer, comment comprendre qu’elle eût pû les former, elle qui leur étoit alors si inférieure ? Comment se persuader qu’elle eût tiré de son sein