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geurs ont seulement rencontré assez fréquemment des animaux rampans ou marchans dans le fond de la mer de figure approchante de ceux qui rampent ou marchent sur la terre. Si quelques poissons se trouvoient sur leur route, ils s’éloignoient avec vîtesse, plus étonnés sans doute de voir dans les abîmes qu’ils habitoient, un prodige si nouveau, que du bruit de quelques sonnettes attachées autour de la Lanterne, que l’air faisoit mouvoir sans interruption dans sa descente & dans son retour.

Mon ayeul nottoit sur le champ tout ce que ses Plongeurs avoient découvert, ainsi que la qualité & la couleur de la vase que les plombs rapportoient du fond. Il ne craignoit pas même de descendre quelquefois en personne dans la mer, pour aller s’éclaircir par ses propres yeux, ou sur des doutes qui lui restoient, ou sur des choses extraordinaires dont les Plongeurs ne pouvoient l’instruire. Sur ces recherches, & sur les desseins qu’il faisoit tracer des fonds reconnus, il dressoit des cartes, surtout lorsque