Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/158

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avoir pris plaisir à mettre jusqu’au milieu de cette ville qui doit sa réputation & ses richesses à la mer, cette preuve sensible & non équivoque, que le rocher sur lequel elle est bâtie, a été formé dans son sein.

Ces lits de pierres rapportées insérés entre deux couches de pierre unie, n’ont point été formés des cailloux & des pierres que les torrens des montagnes voisines pourroient y avoir entraînés, puisque ce monticule en est séparé de tous côtés par des vallées. La mer seule surnageant encore à ce mont dont le sommet étoit disposé à les recevoir, les y a élevés avec les vagues du côté du Nord-Ouest par un terrein un peu plus bas. Elle seule a pu les y amener, comme vous le jugerez aisément à votre retour par la considération des lieux, si vous ne les avez pas actuellement assez présens à votre imagination pour comprendre ce que j’ai l’honneur de vous dire. Une des arcades des aquéducs qui portent de l’eau à Marseille, est posée sur un pareil lit de cailloutages, vis-à-vis la porte appellée d’Aix : il y