Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/160

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ordinairement uniformes, quoique parmi eux il s’en trouve quelquefois d’une autre espèce. Ces morceaux sont liés par un mortier, tantôt blanc, tantôt grisâtre, brun, noir, jaune, rougeâtre, ou d’une teinture mêlée de toutes ces couleurs, d’ailleurs aussi dur & aussi solide que les pierres mêmes qu’il unit ensemble ; & dans cet assemblage on trouve rarement du bois pétrifié, de la pierre cuite & des cailloux, à la différence du cailloutage où ils sont ordinaires. Ces carrières étoient toujours placées au pied de quelque montagne ; mais elles n’étoient point arrangées par lits comme les autres : au contraire leur substance étoit parfaitement égale, & sans différence ni division. En méditant sur cette particularité, mon Aieul jugea par la position de ces carrières, qu’elles pouvoient être le même ouvrage auquel, selon ses observations, la mer travailloit encore chaque jour au pied des montagnes escarpées, dont les débris tombant dans son sein, avec ce que les pluies y entraînent & ce que le hasard y amené, sont reçûs