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très-peu de coquillages, puisqu’ils ne se trouvent que vers ses rivages, qui d’abord étoient fort resserrés. Elles n’étoient point alors chargées de toutes les impuretés que les eaux des pluies, & un certain limon qu’elles entraînent avec elles, font naître dans leur sein & qu’elles y nourrissent, puisque les premiers terreins étoient de peu d’étendue, qu’ils n’avoient pu encore être moulus par les injures de l’air, & qu’ils ne fournissoient alors à la mer que quelques veines d’eau, tout au plus de petits ruisseaux. Encore leur eau devoit-elle être fort nette : car elle ne lavoit que des rochers sans terre, sans herbes & sans arbrisseaux. Toutes ces circonstances ont changé par la prolongation des terreins, par la perte que les rochers ont faite de quelques parties de leur substance, par la multiplication des herbes & des feuilles, par l’abondance des eaux bourbeuses que la mer a reçûes depuis dans son sein, & par l’accroissement des coquillages & de toutes les impuretés qu’elle a contractées. Aussi ces fabriques se