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qui couloient des vallons à la mer, dans des tems où elle étoit encore supérieure à ces carrières. C’est ainsi que dans ses observations sur le travail journalier de la mer il avoit reconnu, qu’il se faisoit aujourd’hui de pareils amas dans son sein, à l’embouchure des rivières ou des grands torrens qui s’y jettent. Cette vérité lui fut aussi confirmée par les diverses arrêtes de poissons de rivière & de mer qu’il trouva dans plusieurs de ces carrières, puisqu’avec leurs eaux & leur limon, les rivières avoient dû pousser à la mer quelques-uns des poissons morts ou vivans qu’elles renfermoient.

A l’égard des rayes dont presque tous ces marbres sont bigarrés, au moins dans leur superficie, il reconnut qu’elles étoient un effet postérieur à la sortie de ces monticules des eaux de la mer ; que formés d’une matière boueuse & aisée à se déjetter, frappés de l’air, du soleil & de la gelée, ils s’étoient entr’ouverts ; & que recevant dans leurs fentes les eaux des pluies & celles de la mer qui les surmontoit encore, ils avoient contracté