Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/272

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dant de couler par le Détroit de Gibraltar à l’Océan sur les plaines qu’il nous aura montrées, jusqu’à ce que la mer Méditerranée ait baissé de sorte, que le fond du Détroit soit supérieur au niveau de ses eaux. La mer Noire cessera elle-même de communiquer avec la Méditerranée par le Bosphore de Thrace qui a si peu de profondeur ; en sorte que la mer Noire & la Méditerranée ne seront plus, comme la mer Caspienne, que des lacs sans communication entr’eux ni avec l’Océan : Ces lacs eux-mêmes maintenus d’abord par les rivières qui s’y rendront, diminueront ensuite de superficie comme l’Océan, parce que les rivières, elles-mêmes s’affoibliront, les pluies n’étant plus entretenues par tant de nuages & de vapeurs qui leur sont fournies par les mers, plus étendues aujourd’hui qu’elles ne le feront alors. En effet n’éprouve-t-on pas aujourd’hui à Marseille beaucoup plus de sécheresse, qu’il n’y en régnoit il y a quarante à cinquante ans, avant qu’on eût desséché du côté du Rhône un étang, qui donnoit lieu aux pluies