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plus abondantes alors, & à la plus grande fertilité de son terroir ? C’est ainsi qu’il ne pleut presque jamais dans ce pays-ci, ni dans les pays de l’Afrique éloignés de la mer, ni à Hispahan, ni dans la plus grande partie de la Perse, qui est sans rivières & sans lacs capables de suppléer à l’éloignement de la mer. C’est par une raison contraire que les pluies sont fréquentes dans tous les pays qui en sont voisins ou qui ont des étangs & des rivières d’où les vents peuvent emprunter de l’humidité.

De la prolongation actuelle de nos terreins.

Je ne doute pas, Monsieur, continua Telliamed, que vous n’ayez observé la manière dont se forment sur les bords de l’Océan les lits des rivières qui y coulent. Le flux & le reflux de la mer creuse d’abord des passages à ses eaux : elle se porte alors avec violence, dans les endroits les plus élevés ; & les abandonnant ensuite avec la même rapidité, elle s’entretient des routes qui sont suivies par les ruisseaux & par les rivières. Cette agitation des flots se répétant souvent depuis la découverte des premières montagnes,