Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

raboteuses & de celles qui sont composées de vase pétrifiée, telles que toutes celles qui bordent la côte de Provence, principalement au devant de Marseille, leur aspect, si vous y faites un peu d’attention, ne vous apprend-il pas qu’elles sont sorties récemment de la mer ? Les terreins de ces Isles où elle n’arrive plus, ceux qu’elle baigne encore totalement semblables ; les mêmes coquillages appliqués dans les lieux les plus éloignés d’elle, comme dans ceux qui en sont plus voisins ; ce rapport ne vous dit-il pas qu’ils sont également son ouvrage : que les uns sont déjà sortis de son sein pour n’y plus rentrer, tandis que les autres en sortent actuellement, & y retournent quelquefois lorsque ses eaux sont enflées par quelque grande tempête ?

C’est de cette diminution des eaux de la mer qu’est venue l’opinion que la pierre croît sur ses bords, & que les rochers s’augmentent dans son sein. C’est cette diminution qui nous a donné des Isles inconnues aux siècles passés, qui nous en a fait perdre tant d’au-