Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/308

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s’éloignent de nous, qu’il n’est pas étonnant que nous ignorions ce qui nous a précédé de quelques milliers d’années. Si la mémoire en subsistoit encore, nous aurions dans cette tradition ou dans nos livres des preuves non suspectes du décroissement des eaux de la mer. Il n’y a pas lieu de douter qu’il n’y ait eu des villes maritimes depuis des tems infinis, si l’on peut user de ces termes, & que la navigation ne soit en usage depuis un très-grand nombre de siècles. Le vaisseau trouvé en Suisse à cent brasses de profondeur dans un lieu où l’on tiroit de la mine, en est une preuve convaincante. Si l’on connoissoit au juste la position des villes qui furent bâties sur la mer, & celle des ports les plus anciens, il ne seroit pas nécessaire d’autres témoignages pour détruire la prévention de presque tous les hommes contre la diminution des eaux de la mer. Car il y avoit autrefois dans des lieux supérieurs à sa superficie présente de trois à quatre cens toises, peut-être de cinq cens & de mille, des habitations & des ports fréquentés com-