Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/309

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me les nôtres le sont aujourd’hui. Je ne prétends point qu’on en ait bâti sur nos plus hautes montagnes, persuadé que ce globe n’a été habitable ni habité que plusieurs milliers de siècles après la découverte de ses premiers terreins ; que la navigation même, & l’usage de se prévaloir de la mer pour passer d’une Isle à une autre, n’a eu lieu que long-tems depuis qu’il y a eu des hommes ; & qu’après un principe qui ne commença que par une planche, le progrès de la navigation a été si lent, que de-là jusqu’au tems de la construction du vaisseau qui fut trouvé en Suisse, on pourrait compter peut-être des années presque sans nombre, & la moitié de l’âge de la terre. Cependant ce qui dans vos Histoires va au-delà de trois à quatre mille ans, est non-seulement obscur ; il est même totalement dénué de faits. Je n’en veux point d’autres preuves que votre propre Bible, que l’histoire des Dynasties d’Égypte, que celle des Chinois mêmes, quoi qu’elle remonte jusqu’à des siècles fort supérieurs à ceux que vous admettez.