Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/311

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bane, un seul habitant dans l’endroit où fut autrefois Ephèse ; à peine sçait-on où son temple si célèbre dans l’Univers & si fréquenté étoit bâti. De la superbe & vaste Alexandrie, qui s’étendoit des Biquiers jusqu’à la Tour des Arabes par un espace de quarante milles d’Italie, il ne reste plus de même que quelques colonnes droites ou renversées, & quelques citernes qu’on rencontre encore au milieu des montagnes composées de ses propres ruines. L’Alexandrie d’aujourd’hui qui ne renferme que quelques réfugiés de Barbarie & de la Morée, n’est pas même située dans l’enceinte occupée par l’ancienne ; elle est bâtie sur des sables qui ont comblé une partie de son ancien port.

Il n’est donc pas étonnant que nous ayons perdu la mémoire de la position des anciennes Villes maritimes, & que nous en trouvions même aujourd’hui quelques-unes avec leur premier nom dans des lieux différens de ceux qu’elles occupoient autrefois. Elles ont eu le même sort qu’Alexandrie. Elles ont changé de place en conservant leur