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première dénomination, & ont suivi, pour ainsi dire, les eaux de la mer qui s’étoient éloignées de leur situation ancienne. Si l’on ignore jusqu’aux endroits où cent Villes fameuses étoient placées il n’y a pas plus de deux mille ans dans l’Asie & dans l’Afrique, est-il surprenant qu’on cherche envain la position des Villes maritimes qui existoient il y a quinze à vingt mille ans ? Ne doivent-elles pas avoir été sujettes à la désertion de leurs habitans & à la destruction, à mesure que par la retraite des eaux de la mer elles devenoient inutiles au commerce ?

Et croyez-vous, Monsieur, que dans un pareil nombre d’années on ait plus de certitude de la position des Villes maritimes qui subsistent aujourd’hui, qu’il n’y en a de celles de ces tems reculés ? Pensez-vous qu’on soit alors mieux instruit de l’état présent de nos côtes, de nos Continens, de nos Isles, de nos mouillages ; ou que par le changement qui sera survenu à la superficie de la mer, d’où s’ensuivra celui des terreins dont elle est bornée, on puisse juger plus sûrement de la di-