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observation couvert d’eau de la mer de trois à quatre doigts de hauteur ; mais le vent qui agitoit alors les flots, les enflait au moins de toute la hauteur de l’eau que ce canal contenoit. Les canaux supérieurs étoient absolument secs.

J’en vis d’autres à S. Jean d’Acre, nommé anciennement Ptolémaïde. Ils étoient creusés dans ce rocher uni & assez vaste qui est au-devant de cette forteresse, & qui revêtu autrefois de pierres de taille, servoit de plate-forme & de môle à son port. Ces canaux étoient nombreux, de la hauteur & de la largeur à peu près de ceux d’Alexandrie. Ils se trouvoient comme ceux-ci, les uns à sec, les autres encore remplis d’eau de la mer à la hauteur de deux à trois doigts. Ils étoient non-seulement horisontaux & sans pente vers la mer ; il y en avoit même un ou deux dont l’extrémité qui aboutissoit vers elle n’étoit point ouverte, mais au contraire fermée par la pierre du rocher même. Or de-là il est clair, qu’ils étoient destinés à en recevoir l’eau & à l’introduire dans la Ville ;