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même que la mer étoit supérieure à l’embouchure de ces canaux. En effet sans cela elle n’auroit pû entrer dans ceux qui étoient fermés de son côté, où par conséquent ses eaux devoient être admises par une ouverture supérieure. Le vent agitoit aussi la mer lorsque je visitai ces canaux, & tenoit ses eaux enflées au moins d’un demi-pied.

Estimation de cette diminution.

J’avoue que sur l’observation de ces lieux il n’est pas possible d’asseoir un jugement précis de la mesure actuelle de la diminution de la mer. En effet on ne sçait pas au juste, ni dans quel tems ces canaux ont été construits ou creusés à Alexandrie & à Ptolémaïde, ces Villes ayant passé successivement sous la domination de diverses nations ; ni dans quelle année a été bâtie la forteresse de Carthage où se trouvent les ouvertures dont j’ai parlé. On ignore d’ailleurs quelle étoit la hauteur actuelle de la mer, lorsqu’on travailla à cette forteresse & à ces canaux. Cependant eu égard à la diminution qu’on remarque aux