Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/84

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apparences, ou sur des conséquences souvent éloignées, il y a peu d’Ecoles Chrétiennes, peut-être peu de Peres de l’Eglise des plus anciens qui fussent à couvert de la censure. Mais plus l’accusation pourroit être grave, plus elle mérite une justification dans les formes. Entrons donc en matière, & examinons sans prévention & sans préjugé, si bien loin d’être opposé à la Religion, le systême de Telliamed n’est point au contraire très-conforme aux idées les plus saines qu’elle nous fournit de la Divinité.

Dégageons-le d’abord de tout ce qui peut lui être étranger. De ce genre sont l’éternité de la matière ab ante, & l’origine de l’homme telle que le Philosophe Indien l’a imaginée. Il est évident qu’il ne soutient l’un & l’autre que comme de pures hypothéses ; & on ne peut trouver mauvais qu’il ait pris cette liberté, tandis qu’elle est autorisée