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Systême sur l’origine de nos montagnes.

Telliamed fut fidèle au rendez-vous ; & reprenant d’abord la conversion du jour précédent, je vous parlois hier, me dit-il, d’un de vos Philosophes modernes, à qui le systême que je vous développe ici n’avoit point été inconnu, & qui osa le soutenir dans la capitale même de la France. Lorsque j’étois à Paris, continua-t-il, on me fit voir un ouvrage anonyme composé par un autre Philosophe de ces derniers tems ; il avoit pour titre : Nouvelles conjectures sur le globe de la Terre. L’Auteur y assûre, qu’en examinant les parties intérieures du globe, il n’est pas possible de douter qu’il ne soit composé de plusieurs couches de limons arrangées les unes sur les autres par les eaux des rivières, des matières dont elles sont toujours chargées au moins d’une dix-sept centième partie de leur volume, & que ces rivières enlèvent des lieux plus exhaussés, pour les déposer ensuite dans leur débordement sur les terres voisines de leurs lits, ou dans le fond des mers où elles se rendent : Que le globe de la terre n’étoit originaire-