Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/15

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ment composé que d’une croûte platte formée de ces dépôts : Que cette croûte très-mince, puisqu’il ne lui donne pas plus de deux mille trois cens quatre-vingt-dix toises d’épaisseur, renfermoit au dedans un air très-subtil, & étoit maintenue par le poids du double atmosphère dont elle est environnée & pressée de part & d’autre en dehors & en dedans : Que cet équilibre ayant cessé au tems du Déluge, cette croûte fut brisée & crevassée, & que ses débris nageant alors dans le liquide des mers, comme les nuées nagent dans l’air & les glaçons dans les eaux, s’étoient entassés les uns sur les autres, & accumulés de sorte en certains endroits, qu’ils avoient formé des élévations de part & d’autre de cette croûte ; que delà étoient sorties nos montagnes : Que par cette soustraction faite à la surface de la croûte de la terre des pièces dont les montagnes extérieures & intérieures furent alors formées, il resta des vuides dans cette croûte, tels qu’il y en a peut-être, dit-il, de deux à trois cens lieues de diamètre ; que c’est par