Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/142

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En vérité, Monsieur, m’écriai-je en cet endroit, vous avez eu raison de dire, que vous m’exposeriez des choses si singulieres que j’en serois surpris. Je vous avoue même que malgré le peu de fondement que je trouve dans votre systême, je suis charmé de vous entendre parler avec autant d’assûrance de ce que vous croyez se passer dans la vaste étendue de l’univers, que si depuis des siècles, infinis volant d’un tourbillon à l’autre, vous eussiez été témoin oculaire de ce que vous en rapportez. Achevez, Monsieur, de me dévoiler vos mystères. Instruisez-moi de ce que vous pensez sur l’état des Etoiles fixes, qui gardent toujours le même ordre, & qui, ce me semble, devroient nager au hazard dans l’étendue de ce grand tout, ou de ce liquide de l’air, comme vous l’appeliez, si une main ou une vertu suprême ne les tenoit arrêtées à la place où nous les voyons. J’espere que vous voudrez bien m’informer aussi de votre opinion sur l’origine de l’homme & des animaux, qui me paroît impossible sans le secours