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plaît, attention, non-seulement à la forme de toutes les espèces de nos oiseaux, mais encore à la diversité de leur plumage, & à leurs inclinations : vous n’en trouverez aucune, que vous ne rencontriez dans la mer des poissons de la même conformation ; dont la peau ou les écailles sont unies, peintes ou variées de la même sorte, les ailerons ou nageoires placés de même ; qui nagent dans les eaux, comme les oiseaux de leur figure volent & nagent dans les airs ; & qui y font leur route droite ou en rond, & leur chasse, lorsque ce sont des oiseaux de proie, comme le font dans la mer les poissons de la même forme.

Facilité du passage de l’eau dans l’air.

Observez encore, que le passage du séjour des eaux à celui de l’air est beaucoup plus naturel qu’on ne se le persuade communément. L’air dont la terre est environnée, au moins jusqu’à une certaine hauteur, est mêlé de beaucoup de parties d’eau. L’eau est un air chargé de parties d’eau beaucoup plus grossières, plus humides & plus pesantes que ce fluide supérieur auquel nous avons attaché le nom d’air, quoi-