Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

monstre ne fut frappé que du bâton auquel le harpon étoit attaché. Alors il présenta encore le visage d’un air menaçant, comme il avoit fait les deux premières fois. Cela ne l’empêcha pourtant pas de se rapprocher encore davantage du bord, & de prendre une ligne avec laquelle pêchoit un matelot nommé Jean Marie ; après quoi il nagea de nouveau au vent environ la portée d’un coup de fusil.

Il revint ensuite à bord très-proche, & s’éleva hors de l’eau jusqu’au nombril ; en sorte que tout l’Equipage remarqua parfaitement, qu’il avoit le sein aussi plein que celui d’aucune fille ou femme. Il se renversa ensuite sur le dos, & prit avec ses mains ses parties naturelles, d’une grosseur & d’une figure pareilles à celles d’un cheval entier ; après quoi il fit de nouveau le tour du navire, & prit encore le gouvernail. Delà nageant lentement, il s’éleva hors de l’eau, & tournant le dos, il fit ses immondices tout contre le vaisseau. Après cela il s’éloigna de sorte qu’on le perdit de vûe.

Ce manège avoit duré depuis dix