Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/224

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femme qui a du poil au menton, grosse & puissante, ayant les sourcils & les cheveux fort noirs, a une force extraordinaire, & porte sur ses épaules deux faix de bled comme une autre pourroit porter un fagot. Un jour elle donna un soufflet à un homme qu’elle étendit par terre du coup, & qui resta demi-heure évanoui. Il y a encore à Aix un certain Bérard Procureur, nommé Queuë de porc, parce qu’il est connu pour avoir réellement une queuë, qu’on lui a vûe lorsqu’il se baignoit étant enfant. Il ne le nie pas lui-même. Mais il n’est pas de forte complexion, comme cette femme dont je viens de parler. Il a cependant une physionomie particulière, & un visage semé de beaucoup de rousseurs.

A ces faits qui sont à portée d’être approfondis des Curieux, je pourrois en ajouter beaucoup d’autres des régions éloignées ; mais j’espère qu’ils suffiront pour vous persuader, que les hommes à queuë qu’on découvre de tems en tems, ne sont pas nés avec ces queuës par un effet du hazard ou de l’imagination de leur mère. Ce sont