Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/95

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la manière qu’il est naturel de se l’imaginer, & du sens auquel il seroit arrondi ; & il seroit maintenu en cet état par la forme allongée de ses deux extrémités. Que si un de ses bouts étoit plus gros & plus pesant que l’opposé, il est clair qu’en se dévidant la partie la plus pesante s’enfonceroit dans le bassin, tandis que l’autre s’éleveroit à proportion au-dessus du niveau de l’eau. Le poids de ce côté élevé prévalant ensuite sur cette force étrangère, éleveroit à son tour la partie qui se seroit enfoncée jusqu’à ce que celle-ci se replongeât dans l’eau de nouveau ; & ce balancement se continueroit tant que le fuseau rouleroit en se dévidant, surtout si l’on suppose que l’impulsion étrangère qui auroit fait d’abord abaisser un des bouts, passât successivement vers l’autre, prenant toujours alternativement & sans interruption une des parties allongées du fuseau.

Or c’est ainsi que la Terre frappée des rayons du Soleil, qui font sur elle l’effet du fil dont le fuseau seroit entraîné en se dévidant, tourne sur