Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/102

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nous arrivons enfin. L’hôte est sur le seuil. Il s’empresse, nous entraîne dans la cour intérieure, avec force salutations, nous fait asseoir. On nous passe au cou l’inévitable guirlande de jasmin, on nous met dans la main une baguette de sandal et autres substances odorantes amalgamées avec une colle subtile. Les baguettes s’allument, dégageant une odeur acre et fine d’abord, puis ambrée. Et nous regardons.

Le Pondichéry mondain est là, sous les galeries. Soupou, que je croyais parti pour Madras, brille dans ses pagnes neufs et ses impeccables écharpes de mousseline blanche. Voici, sous un pavillon à baldaquin fleuri de roses, les mariés. Derrière eux les invités du sexe masculin sont assis sur cinq rangs de profondeur, d’autres occupent les deux côtés de l’entrée. Suivant le rituel, le couple qu’on va unir fait face à l’orient. Au milieu de la cour transformée en salle couverte par un toit en palmes, les brahmes officient. Autour d’eux, l’on voit des lampes de formes diverses, allumées, des réchauds où brûlent des résines et des gommes. La fumée bleuâtre, parfumée, monte en minces spirales parmi les poteries de terre rouge, peintes, bariolées, qui figurent autant de divini-